Il est toujours le moment de découvrir un livre qui nous parle !

Il est toujours le moment de découvrir un livre qui nous parle et c’est ce qui m’est arrivé il y a quelques petites semaines ! Il était déjà dans ma bibliothèque Kindle depuis sa sortie, il y a 3 ans, mais la vie qui va vite, tout ça… j’avais oublié de suivre mon intuition et de découvrir ce livre dont le titre résonne en moi comme une évidence !

Parmi les effets positifs du confinement, il y a eu celui qui m’a permis de m’accorder du temps juste pour moi, réservé à faire des choses que j’avais envie de faire depuis longtemps !
Et enfin, j’ai pu lire le livre de Catherine Taret, « Il n’est jamais trop tard pour éclore » ! D’ailleurs, plutôt que d’employer le terme « lire », il serait plus juste de dire « dévorer » !
Plus que de lire un livre, j’ai eu l’impression d’apprécier le « carnet de route et de réflexions » d’une amie en qui je me reconnaissais dans bien des points ! Je me suis sentie en terrain bienveillant et amical, je me suis sentie dans un endroit où je me sentais en sécurité, comprise… et cette sensation est assez agréable 🙂 !

De quoi parle ce livre ?
Pour faire simple et direct je dirais, de notre capacité à nous réaliser à tout âge et quelque soit notre parcours de vie. De la revendication possible qu’il est un droit que nous pouvons nous accorder… celui de ne pas rentrer dans les cases 🙂

Dès que j’ai terminé le livre, j’ai écouté mon intuition et j’ai envoyé un message à Catherine Taret, et le lendemain j’avais une réponse qui encourageait à l’échange… et Catherine m’a fait le beau cadeau d’accepter de répondre à quelques questions pour que je puisse partager ses réponses sur ce blog et j’en suis très très heureuse !

J’arrête donc de monopoliser votre lecture et je vous laisse en compagnie de Catherine !
Et,  je vous conseille vivement, si vous ne l’avez pas encore fait, de lire son livre  sans tarder !!!


3 ans après la sortie de « Il n’est jamais trop tard pour éclore », diriez-vous que le fait d’avoir écrit et publié ce livre a changé votre vie ? Y a-t-il eu un avant et un après ? Si oui, qu’est-ce qui est différent ?

Oui ça a changé ma vie car désormais, j’ai écrit un livre 🙂
Je sais que j’en suis capable, je ne me pose plus cette question. Je sais que je peux créer une « œuvre », à partir d’une idée, d’une intuition, de travail. C’est un changement immense par rapport à l’avant, où je doutais constamment de moi. Donc oui, ça a changé ma vie.

Un autre grand changement, c’est que j’avais quelque chose à dire, je voulais me libérer définitivement des injonctions que j’avais reçues sur le travail et les étapes de la vie. Je sentais bien, depuis toute petite, que je n’aurais pas un chemin classique. J’avais cette intuition enfant déjà, mais ça m’a pris 30 ans pour y arriver. J’ai « nettoyé » en quelque sorte ces croyances qui ne me servaient plus grâce à cette démarche que j’explique dans mon livre sur les Late Bloomers… Bon, il m’en reste d’autres sur lesquelles je bosse, mais celles-ci sont derrière moi, ouf. Ça fait un bien fou. Et ce n’est pas fini.

Sur votre site, vous invitez celles et ceux qui souhaitent dialoguer avec vous à vous contacter, est-ce important pour vous d’échanger sur le « late blooming » avec des personnes qui en ressentent le besoin ?

Depuis la sortie de mon livre, j’ai reçu beaucoup de messages de lecteurs qui me partagent leur histoire d’éclosion tardive, les blocages qu’ils rencontrent, souvent en eux-mêmes, et qui me sollicitent pour échanger. Je ne le faisais pas avant car je pensais que ce n’était pas mon rôle.

Aujourd’hui, je me suis ouverte à cela, dans un cadre de conversation, car je ne suis ni coach, ni thérapeute. Donc je le fais dans la même optique que celle de mon livre, une écoute intuitive, autour d’un projet spécifique, autour duquel la personne souhaite avancer. Je trouve que ces conversations sont très intéressantes pour clarifier les choses, mais toujours dans le cadre d’un projet.

Est-ce que des livres comme le votre, qui décrivent une possibilité de vivre sa vie de telle ou telle façon, sont importants pour que des personnes s’y reconnaissent ? Est-ce que vous pensez que nous avons besoin de nous identifier à d’autres, de nous reconnaître dans le parcours d’autrui pour nous donner le droit d’être nous-même ?

Je pense qu’hélas, il n’y a aucune méthode pour s’autoriser à devenir soi-même. Quand on a un peu de chance, on a des évidences en soi, ou on reçoit des indices de la vie, « tiens, ça a l’air de marcher quand je vais dans cette direction » ; ou des encouragements. Au fur et à mesure, on se donne le droit, mais c’est dur je trouve, de s’autoriser. Gagner ses droits, alors même qu’on a la chance d’en avoir pas mal ici, ça reste tout de même difficile et courageux.

Chacun a une telle richesse et une telle diversité d’expériences, je ne crois pas qu’on puisse trouver des réponses toutes faites dans un livre ou dans l’expérience d’un autre. En revanche, je pense qu’on avance en picorant. On a parfois de véritables prises de conscience en lisant ou en écoutant quelqu’un ou une histoire, en regardant une expo, etc. Quelque chose va nous parler, on va faire un lien avec une idée, un souvenir, et quelque chose va se clarifier en nous. Ou bien une idée va naître. Une prise de conscience… c’est l’une des expériences les plus riches que l’on puisse vivre, je trouve. Quand les choses s’éclairent, et qu’on accède à un autre niveau de conscience de qui l’on est, on monte d’un cran. On est prêt.

Aujourd’hui vous accompagnez les personnes qui le souhaitent à « affirmer » leur identité, à « débroussailler »… Les personnes qui expriment le besoin d’être soutenues dans cette démarche sont-elles nombreuses ? Qu’est-ce qui « empêche » le plus fréquemment les individus à avoir foi en eux et confiance en leur parcours ?

Dans mon quotidien, j’aide surtout les gens à prendre la parole, donc ça reste assez professionnel. Mais je constate que ce sont les mêmes mécanismes à l’œuvre dans l’entreprise que dans la vie. Ceux qui parlent le mieux sont ceux qui « connectent » aux autres quand ils prennent la parole. Et comment ils y arrivent ? En étant authentiques, vrais, en parlant d’eux, en montrant leur vrai visage. C’est absolument magique.

Le souci, c’est que la plupart des gens se raccrochent à leurs données, leurs process, leur cadre, leurs slides, et ils noient ce qu’ils veulent vraiment dire et ce qu’ils sont. C’est un exercice fascinant que de demander à une personne de travailler son discours ou sa présentation à partir d’une page blanche et d’un crayon de papier. En général, ils se précipitent sur leur écran pour me dire qu’ils ont déjà rassemblé quelques slides et paf, on passe à côté.

Je pense que nous sommes souvent terrifiés à l’idée de nous montrer, tout simplement. Peut-être par peur d’être mauvais, sans doute, et plus souvent qu’on ne croit, par peur d’être bon. Se montrer tel que l’on est, c’est aussi se confronter à tous les compromis, voire les compromissions que l’on accepte au quotidien, pour entrer dans le cadre, et ça fait peur. Se montrer, c’est prendre à terme le risque de changer.

Donc en réalité, les sujets que j’aborde dans mon livre et dans mon travail en entreprise touchent aux mêmes mécanismes.

Vous revendiquez avoir plusieurs cordes à votre arc, quelles sont celles que vous utilisez le plus souvent ?

La bienveillance, l’enthousiasme et l’écoute. Et j’essaie de me les appliquer aussi de plus en plus !

Pensez-vous qu’il est important de faire vibrer plusieurs de nos « cordes », de s’autoriser à avoir plusieurs activités professionnelles, plusieurs « étiquettes », de ne pas rentrer dans une seule case ?

Nous avons tous des dimensions différentes dans nos vies, ne serait-ce que les dimensions matérielle, émotionnelle, spirituelle. Si on faisait un vrai CV de nos vies, ça ressemblerait déjà à un arc avec pas mal de cordes. Mais il y a, à mon sens, une raison simple pour laquelle on accepte de se diminuer en se collant une étiquette, c’est pour être compris.

C’est difficile d’être incompris, très difficile. On risque d’être perçu comme anormal et se retrouver séparé, seul voire isolé. On préfère être accepté, relié, en sécurité. Tous. Alors que, comme je le disais plus haut, je pense que le débat n’est pas là. C’est Brene Brown qui l’explique très bien : c’est en montrant son vrai visage et sa vulnérabilité qu’on se relie le plus intimement aux autres. Donc finalement, montrer toutes ses facettes, assumer que l’on a plusieurs cordes à son arc et arriver à se raconter, ça nous rend plus fort. C’est ça que j’aime faire avec les gens, les aider à tisser ce lien entre leurs différentes facettes pour se raconter.

Peut-on éclore plusieurs fois dans sa vie, à l’image d’une fleur qui refleurit chaque année ?

J’espère bien ! Sinon on va s’ennuyer, non ?

Aujourd’hui, avec le recul, en prenant en considération votre parcours de « late bloomer » assumée, revendiquée même, si vous deviez ne donner qu’un seul conseil à une personne qui se sent découragée de n’avoir pas encore su trouver comment se réaliser pleinement… quel serait-il ?

Je n’aime pas les conseils car chaque histoire est singulière. Je peux partager ce en quoi je crois profondément : je crois que la vie est faite de cycles. Regardez la nature, les saisons. Parfois, quand on croit qu’il ne passe rien malgré nos efforts, alors qu’en en réalité, sous la surface, ça bosse dur. C’est l’hiver. Donc ne jamais arrêter de planter des graines, les arroser et les laisser reposer de temps en temps. Voilà mon conseil !

Merci 🙂

Merci à vous Catherine ! Vivement votre prochain ouvrage 😉

© photo : Flammarion – Claude Gassian

Quand je participe au projet photographique de Pauline Le Pichon

Ça y est, nous sommes officiellement en été ! La période estivale commence et avec elle des occasions de s’accorder du temps et de prendre le temps de rencontrer sa créativité.

J’ai dernièrement ressenti le besoin de me reconnecter très profondément à ma part créative. Quand on encourage les autres à être créatifs, quand on les soutient dans leur créativité, quand votre créativité se met au service des projets d’autrui, arrive le moment où vous devez de nouveau expérimenter, juste pour vous, ce que votre cerveau est capable de « sortir » et d’inventer.

A l’occasion des jours fériés qui se sont succédés en mai et juin, je me suis lancé un défi que je vous conseille. Choisissez au hasard dans un dictionnaire, 3 mots et inventez une histoire où votre seule obligation est d’utiliser ces 3 mots… Laissez-vous guider par votre créativité et savourez la magie !
Moi qui écris très souvent pour les autres, j’ai redécouvert le plaisir simple d’inventer, de ne pas avoir de cadre ni de limites, de créer en toute liberté ! Ecrire de la fiction est un exercice qui s’avère passionnant car il vous permet de tout sortir, pourquoi pas de vous découvrir aussi et de tout utiliser : vos idées, votre vécu, vos envies, comme si vous entriez dans une dimension où tout est utile !

C’est entraînée par cet exercice que j’ai accueilli la proposition de Pauline.
Pauline Le Pichon est photographe. C’est lorsque que je coordonnais et animais le Concours Jeunes Talents pour Pictanovo, de 2013 à 2015, que nous nous sommes rencontrées, car Pauline y a participé 2 fois. En 2013, son projet Le Journal a été parmi les nominés et en 2015, son projet Dialogues et Interstices  avait fini parmi les 8 finalistes.

Depuis quelques semaines, Pauline a démarré une nouvelle série de photos « Fais comme chez toi ». Voir la photo 1 – Voir la photo 2 

« Vous vous rendez chez un ami et il vous dit « fais comme chez toi ». Par cette invitation, il vous propose de vous approprier son habitat de différentes façons possibles (s’assoir sur un canapé, se servir un verre par ex) tout en respectant certaines limites. Dans ce projet pluridisciplinaire, j’ai souhaité me servir de cette formule de politesse afin de questionner une nouvelle fois la dualité entre vérité et fiction. »

2 étapes majeures dans le process de création de cette série :

1 – Aller prendre des photos des intérieurs.
« J’ai demandé à mes amis et connaissances qui accepteraient de m’ouvrir la porte de leur intérieur le temps de quelques prises de vues. Je photographie des traces de leur présence. Si mon rendez-vous chez cette personne est planifié, le rendu photographique quant à lui demeure un vrai mystère puisque je fonctionne uniquement à l’instinct. Cette façon de procéder m’amène donc à photographier des affiches abimées comme des vêtements trainant sur un sofa. Ce travail photographique, à l’instar de celui de Sophie Calle, est sur- tout de l’ordre du constat et de l’observation d’une réelle part d’intimité.
Je ne cherche pas à ouvrir des tiroirs fermés, ni à fouiller dans un tas de papiers. Je souhaite me restreindre à ce qui se présentait devant moi, et cette restriction, fait écho, pour moi, à ce « Fais comme chez toi » que l’on ne prend jamais totalement au pied de la lettre. »

2 – Inviter des personnes à écrire un texte que leur inspire la photo.
« Je propose à d’autres personnes d’écrire quelques lignes selon une image que je leur envoie. Je fais en sorte que les personnes qui m’ont laissé venir photographier leurs présences ne soient pas intimement liées aux personnes qui écrivent, ce qui permet à ces derniers d’avoir le plus de recul possible. Hormis le fait que je souhaite quelque chose de « réel », je ne donne que très peu de consignes. »

« Ce processus créatif me permet de questionner une nouvelle fois nos rapports aux apparences puisque les écrits coïncident rarement avec la vérité qui se cache derrière l’image.
Le spectateur est ignorant de tout cela et ne peut donc pas savoir ce qui est réel et ce qui est faux voire même savoir si tout est réel ou si tout est faux… »

Vous l’aurez compris, Pauline m’a envoyé une photo et demandé d’écrire un texte.
Ci-après, vous découvrirez le résultat qui accompagne désormais la Photo 3 !
Un grand merci à Pauline pour cette proposition !

Ecrire une histoire d’après une photo avec laquelle vous n’avez aucun lien est un exercice de créativité que je vous conseille très vivement !

Si jamais vous avez envie de prêter votre plume à l’une des photos de Pauline, contactez-la !
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Dés qu’elle vit le manteau, ainsi jeté sur le canapé, elle comprit que Stella était rentrée. Trois jours sans donner de nouvelles, c’était rude quand même ! Ok, elle avait proposé de la dépanner mais ça ne voulait pas dire que Stella pouvait entrer et sortir comme dans un moulin… Le parfum de Stella avait déjà envahi l’espace et on pouvait suivre sa trajectoire dans l’appart en allant de fringues en fringues. « Et en plus elle est bordélique » pensa Jane, en ramassant les affaires de son invitée qui ne semblait guère se soucier des conventions. « Oh non ! Il y a des limites, pas les sous-vêtements, merde ! », du bout des doigts, Jane saisit le string en dentelle noir de Stella et se dirigea d’un pas ferme vers la salle de bain, bien décidée à lui gueuler dessus. Elle fut stoppée net dans son élan. Elle la vit, là, sous la douche. La porte était grande ouverte. Stella était de dos et ne voyait pas Jane. La peau de Stella, couverte de bleus, laissait glisser sur elle les gouttes d’eau. Immobile, le visage levé vers le pommeau de douche pour recevoir l’eau en pleine face, Stella semblait chercher à recevoir la force de l’univers.
Jane marcha à reculons comme si cela pouvait lui permettre de faire moins de bruit. Elle déposa les fringues de Stella en boule dans un coin du salon.
Quand Stella débarqua dans le salon en peignoir, les cheveux prisonniers d’une serviette éponge, Jane fit mine de feuilleter un magasine tout en buvant son thé glacé, assise sur l’accoudoir du canapé.
Souriante, Jane lança, « Salut, ça va ? Je me suis permise de ramasser tes fringues, il y en avait partout ! », et Stella répondit « Merci, c’est cool. J’avais trop chaud, je devais filer sous la douche en urgence ». Stella se servit également un thé glacé et se vautra dans le divan comme si elle n’avait pas le corps couvert de bleus. Jane comprit qu’elle ne trouverait jamais le courage de lui en parler.

Publié sur son Tumblr ICI

Et vous ? Qu’auriez-vous imaginé ?

@aludv