Il y a des moments, où parce que trop de fois on a été confronté aux « absurdités » budgétaires de ses clients, ou plutôt de ses prospects qui ne deviendront pas clients faute de budget consacré à la Comm’, on va envie de leur dire que…
Non, les communicants, que vous pensez embaucher pour « 3 francs 6 sous » juste à la fin de votre « chaîne » de production, en espérant faire le buzz parce qu’il suffit juste de créer une page Facebook et un compte Twitter – et hop tout le world wide web est au courant de votre activité, produit, projet… Non, aussi bons que soient ces professionnels, ils ne feront pas de miracle si la communication n’est pas un tantinet réfléchie en amont !
Cette semaine, une fois de plus, j’ai été contactée par une société qui avait besoin de communiquer sur les réseaux sociaux (ici, au sujet de la mise en ligne d’un web-documentaire) et qui n’avait pas beaucoup de budget… Bon, le sujet est intéressant, on se dit qu’on peut faire un effort… Et puis, on découvre que rien n’a été anticipé, que c’est en ligne dans 15 jours et que ni stratégie de communication, ni campagne de presse, ni concertation avec les partenaires n’ont été prévues… Et que là, on vous demande « comment vous allez vous y prendre pour faire le buzz » (l’éclair ?)…
Trop chouette ! En fait on pense que je suis magicienne et on suppose qu’en plus je n’ai pas besoin de gagner ma vie, que je peux travailler plus qu’à plein temps pour des clopinettes (et me passer d’avoir du temps pour travailler pour d’autres clients)…
Dois-je préciser que ses « prospects » là ne sont pas, ou à peine, sur les réseaux sociaux ?…
Non, non, non, je ne râle pas, je ne suis pas en colère… Juste, je ne comprends pas comment on espère travailler sur des projets transmédia, et faire que le travail soit vu, sans anticiper un minimum les choses, sans penser que l’interactivité nécessaire, à la vie du dit projet, ne se fera qu’avec des internautes, qui ne viendront pas se connecter d’instinct (!).
Je suis de ceux qui seraient davantage d’accord avec le fait que les comportements sur le web, ou en entreprise, ne sont pas qu’une question de générations X, Y, Z mais plutôt une question d’état d’esprit, et même d’ouverture d’esprit. Je suis, de part ma date de naissance, une « X », mais je sais très bien que j’agis aussi comme une « Y », et que, notre monde changeant m’a enfin permis d’utiliser mes multiples compétences et d’être acceptée avec mon côté « slasheur« . Cependant il est vrai que les « X » sont moins familiarisés aux médias sociaux que les « Y », bien qu’à l’écart des grandes métropoles, de nombreux « Y » sont loin d’être hyper connectés et d’avoir un comportement innovant…
Je m’interroge aujourd’hui sur la façon dont on encourage les « X »(ceux qui travaillaient avant que le monde soit autant connecté) à produire des projets transmédia et connectés, sans les accompagner dans ce monde nouveau (pour eux), ou sans les « obliger » à être accompagnés et donc à prévoir un budget (!).
A quoi cela sert-il, en ces temps bénis où l’on ne jurent que par l’innovation, et où chaque territoire se fait la course pour être le plus « french tech » – high tech – smart tech – et j’en passe, d’obtenir des subventions d’une région, ou même du CNC, pour des projets qui ne prévoient pas la stratégie de la communication on line (et off line) ?
N’est-ce pas comme si un boulanger faisait son pain toute la nuit, le mettait dans son magasin et n’ouvrait pas la porte de celui-ci pour faire entrer les clients au matin ? Ou encore, comme si au sein d’une même rue, en centre ville, il y avaient 5 boulangeries… qu’est-ce qui va faire que les clients en choisiront une plutôt que l’autre ? La qualité du pain certainement, mais aussi et surtout le fait que la communication mise en place (qui revendiquera le meilleur pain) va faire que les gens vont décider de rentrer dans la boulangerie « untel » plutôt que dans les 4 autres !
Imaginez juste dans le « world wide web », où WORLD prend plus que son sens, comment les gens font pour décider de télécharger votre appli plutôt qu’une autre, de venir se connecter pour voir votre webdoc… dans la « millionitude » de tout ce qui se trouve sur internet ?
Votre travail doit être de qualité, certes, et alors peut être il sera repéré par ceux qui influencent et donc par ricochet par le grand public aussi… Cependant, pour qu’ils repèrent votre travail, il faut les aider. Et c’est pour ça qu’il y a des professionnels qui savent utiliser au moins « basiquement » les réseaux sociaux, blogger, gérer les relations avec la presse, etc… et surtout qui savent relier/allier la sphère réelle et la sphère virtuelle.
La communication est, tout comme la conception et la production, une étape importante, et même super méga importante, à la réussite de votre projet/produit/service. Si vous négligez cette étape, en n’y consacrant pas assez de budget, ou un (grand) minimum de votre temps… Il y a peu de chance pour que vous ayez le succès que vous méritez d’avoir 😉
En écrivant ces lignes je réalise combien j’ai la chance que mes clients, du moment, soient de ceux qui ont compris que la communication autour de leur activité était une nécessité vitale qui leur permettra d’être vu pour pouvoir continuer à exister ! Merci la vie !